mercredi 20 octobre 2010

Concerto à la mémoire d'un ange d'Eric-Emmanuel Schmitt


Un recueil de nouvelles (4) qui doit néanmoins se lire comme un "roman" tant l'auteur a voulu conserver un fil conducteur : sainte Rita semble y être pour quelque chose..et le titre n'est pas anodin.
L'empoisonneuse, Le retour, Concerto à la mémoire d'un ange, Un amour à l'Elysée.
Les héros de ces quatre histoires ont la possibilité de se racheter, de retrouver un sens (le bon) à leur vie après des souffrances profondes souvent cachées. Une femme qui empoisonne ses maris, un marin, un bandit au commerce douteux, un président de la république et sa femme...voici les héros de ces quatre nouvelles.Certains sauront accepter cette rédemption qui leur est offerte. D'autres la refuseront ...Une question en filigrane : quel peut être notre destin, y sommes-nous soumis, pouvons-nous changer à l'égard des gens qui nous connaissent le mieux?

Mon avis: Un livre à dévorer : des histoires pleines de vérités tant dans les descriptions (si précises en si peu de pages), que dans les sentiments. Un pouvoir de suggestion est laissé aux lecteurs, qui se laisse embarquer dans ces nouvelles emplies de suspens. Une écriture qui laisse place à l'émotion et à la réflexion. Une mention spéciale pour le " retour" et "un amour à l'Elysée" pour la justesse des sentiments évoqués et cette écriture concise et dynamique qui ne peut que nous séduire.

[Le + prof : la lecture du "Journal d'écriture" à la fin de ce recueil est riche d'enseignements. Schmitt nous livre en toute humilité et non sans humour, les étapes de sa création littéraire, ce besoin d'écrire, ce travail pour faire vivre les personnages qu'il conçoit. Une réflexion sur la genèse d'une oeuvre est menée , et une définition de la nouvelle se précise au fur et à mesure de la lecture. Ce journal est d'une extrême richesse (surtout pour les classes de 2nde et 1ere sur la Genèse des textes et le travail de l'écrivain):voici un passage sur le genre de la nouvelle et la "théorie" de la réception:
" La nouvelle est une épure de roman, un roman réduit à l'essentiel.Ce genre exigeant ne pardonne pas la trahison. Si l'on peut utiliser le roman en débarras fourre-tout, c'est impossible pour la nouvelle. Il faut mesurer l'espace imparti à la description, au dialogue, à la séquence. La moindre faute d'architecture y apparaît. (...)Quand un livre est achevé, sa vie commence. A partir de ce soir, je n'en suis plus l'auteur. Ses auteurs seront désormais les lecteurs..."
Vraiment très intéressant à cet égard.

2 commentaires:

Noukette a dit…

Encore un que je n'ai pas lu, mais ça viendra ! J'ai toujours aimé les nouvelles !

Fanny a dit…

Je te le conseille vivement!!