samedi 20 novembre 2010

Le vicomte pourfendu d'Italo Calvino


Le vicomte pourfendu est le premier volume d'une trilogie ( avec le Chevalier inexistant, le baron perché) paru en 1952

L'histoire: Le vicomte Médard de Terralba, dans la fougue de sa jeunesse, part en guerre contre les Turcs. Mais il va vite déchanter, car le chevalier génois est coupé en deux par un boulet de canon"Et tous de s’occuper de lui pendant que les pauvres soldats qui n’avaient reçu qu’une flèche dans le bras mourraient de septicémie. Ils firent des coutures, des applications… Dieu sait ce qu’ils firent ! Quoiqu’il en soit, le lendemain, mon oncle ouvrait son unique œil, sa demi-bouche, dilatait sa narine et respirait. Il était, maintenant, vicomte et pourfendu". Dès son retour au château c'est la stupéfaction d'autant..que d'après Sébastienne, sa nourrice, c'est la mauvaise partie qui est revenue: celle qui fait le mal. Tout devient moitié sur son passage: les arbres, les champignons...et le mal se répand: le vicomte s'en prend à son petit neveu, aux gens du château, aux paysans, aux huguenots... Et bientôt il s'éprend de Paméla, la bergère. Mais une autre partie d'un homme apparaît...Celle-ci représente le bien...et fait tout à l'opposé de son nouveau rival..Quand la confrontation va-t-elle avoir lieu?
Mon avis: J'ai beaucoup apprécié cette lecture .Pour ma part ce n'est pas vraiment un roman; cela se rapprocherait davantage du conte philosophique (à l'image du Candide de Voltaire où les échos sont nombreux).L'écriture est agréable et les tons se mêlent constamment: l'humour, le cynisme. Le style incisif, j'oserai même poétique à certains moments. L'idée de départ m'a plu. La réflexion manichéenne sur le bien et le mal est clairement exposée condamnant l'absolu d'une attitude dans les deux cas. En germe, des réflexions toujours actuelles, pleines d'ironie mais avec la joie de la lecture d'un "conte" comme une allégorie où tous les degrés de lecture sont possibles...A lire donc!
Phrases que j'ai appréciées au fil de la lecture " Heureusement que son boulet de canon ne l'a coupé qu'en deux, disait tout le monde. S'il en avait fait trois morceaux, Dieu sait ce qu'il nous aurait fait voir"
"Mais il est clair qu'il ne suffit pas d'un vicomte complet pour que le monde entier soit complet"

[Le + prof:
Un travail intéressant à faire sur les portraits et sur les antonymes (lexique des sentiments/verbes d'action/ champs lexicaux associés au bien et au mal..etc)..où les deux moitiés peuvent être mises en parallèle.]

3 commentaires:

Noukette a dit…

Je crois que je n'ai jamais rien lu d'Italo Calvino ! J'ai des lacunes dans mes classiques ! ;-)

Sara a dit…

J'adore Calvino ! Surtout Le chevalier inexistant : je te le recommande, il est très drôle.

Fanny a dit…

Ah oui Le chevalier inexistant, j'avais envie de le lire aussi :)