mercredi 16 novembre 2011

Des vies d'oiseaux de Véronique Ovaldé





Des vies d'oiseaux de Véronique Ovaldé, Editions de l'Olivier

1997 : Gustavo Izzara et sa femme Vida, rentrent de vacances et découvrent avec stupeur que leur somptueuse maison a été visitée. Visitée et habitée surement pendant quelques jours mais les squatteurs ont eu la délicatesse de ne rien voler. Le lieutenant Taïbo est mis au courant de cette étrange affaire. D’autant plus étrange que d’autres plaintes du même genre sont déposées. Les bizarreries ne cessent de croître puisque Paloma, la fille du couple âgée de 18 ans, a disparu sans laisser d’adresse. Elle a suivi Adolfo, et est déterminé à ne pas rentrer chez ses parents.

Non, ce n’est pas le début d’une enquête policière…On devine bien vite qui sont les squatteurs des quartiers chics…bien plus, ce sont des histoires de rencontres, de hasards et de quête avec pour décor l’Amérique latine.

Taïbo, qui peine à retrouver un sens à sa vie depuis une rupture sentimentale, rencontre Vida pour son enquête : ils vont tenter de retrouver Paloma…Cette recherche les mène à Irigoy . C’est là que Vida a passé son enfance, dans cette pauvre ville :c’est loin . Entre nostalgie et mélancolie, elle réfléchit à la femme et à la mère qu’elle est devenue : elle a épousé un homme riche et s’ennuie un peu plus chaque jour dans sa cage dorée. Est-ce la vie qu’elle a désirée ? Pourquoi sa fille a –t-elle ressenti ce besoin de partir, de quitter ce nid douillet qu’elle a toujours connu ?

On suit les « tranches de vie » de ces quatre personnes aux parcours personnels très différents, mais unis (voire réunis) par ce désir profond de trouver la liberté. On tourne au fur et à mesure les pages et on se laisse porter par ces destins atypiques, ces révoltes sombres et ces besoins vitaux de s’envoler, d’exister. Véronique Ovaldé nous peint des personnages touchants emplis de souffrances, d’incertitudes mais avec l’intime conviction qu’ils ont en eux une force salvatrice : le nécessaire envol. C’est donc progressivement un hymne à la liberté, aux ressentis et à la nécessité d’exister qui se dévoile à chaque chapitre. Avec beaucoup de finesse et de retenue, Véronique Ovaldé exprime des douleurs indicibles, et une palette de sentiments à sonder : l’incompréhension, le désarroi, l’espoir, et l’amour évidemment, source d’envol pour nos personnages…Ce livre n’est pas seulement un roman, c’est un écrit poétique où les images abondent pour créer une atmosphère pleine de lenteur et de mélancolie.

Pour pouvoir vivre, pour pouvoir se sentir respirer, il faut partir, se délivrer des chaînes pour pouvoir exister pour soi et pour ceux que l’on aime.

Challenge 1% rentrée littéraire organisé par Hérisson 6/7

2 commentaires:

Mélopée a dit…

Je pense bien le lire. J'aime bien le style à la Ovaldé !

leiloona a dit…

J'ai été déçue par ce roman, pas abouti pour moi. Enfin, cela reste une belle histoire tout de même, servie par un joli style ! ;)